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Alors qu’ils jouent un rôle de premier plan, les agriculteurs n’ont pas une vie facile en France. Aussi, les exploitants ont souvent du mal à joindre les deux bouts. Et lorsqu’ils arrêtent de travailler pour profiter de leurs vieux jours, les choses ne s’arrangent pas. Ainsi, l’écart entre les revenus et la retraite des agriculteurs dépasse parfois 500 euros. Une terrible perte de pouvoir d’achat, à l’heure les prix de l’alimentation et de l’énergie ne cessent de grimper. Afin de soutenir les travailleurs du secteur agricole, les députés républicains ont donc soumis une proposition à l’Assemblée Nationale. L’objectif ? Revaloriser la retraite des agriculteurs.
Les parlementaires tombent d’accord sur la retraite des agriculteurs
Il s’agit d’un fait assez rare pour qu’on le note : la mesure proposée par les élus de droite a été votée à l’unanimité. Pourtant, ces derniers mois, nous assistons le plus souvent à des disputes dans l’hémicycle. Mais il semble que la retraite des agriculteurs reste un sujet important pour les députés.
Pour améliorer le sort des agriculteurs retraités, ce texte prévoit de modifier le calcul des pensions. Afin de garantir un montant suffisant, il prendra désormais en compte les 25 meilleures années (en termes de revenus). De plus, ces changements dans la retraite des agriculteurs concernent aussi les exploitants (non-salariés). Cependant, ces évolutions ne prendront pas effet avant plusieurs années.
Au début, ce nouveau calcul devait entrer en vigueur en 2024. Mais le député derrière cette mesure, Julien Dive, a déposé un amendement pour reculer cette date à 2026. En effet, il faut que la MSA (dont dépend le secteur agricole) puisse adopter ces nouvelles modalités progressivement.
Un secteur agricole peu attractif
À l’heure du télétravail et du babyfoot, les métiers agricoles ont souvent du mal à séduire les jeunes générations. En effet, les conditions de travail peuvent parfois devenir rudes, et les revenus restent très faibles.
La retraite des agriculteurs en témoigne très bien. Après toute une vie de travail, certains touche une pension très réduite. Ainsi, en 2020, André Chassaigne, élu communiste, avait, lui aussi, proposé un texte en faveur des retraités du monde agricole. Grâce à cette loi, le montant minimal des pensions a donc été relevé, afin de représenter au moins 85 % du SMIC. Un nouveau texte adopté en 2021 a ensuite permis aux conjoints d’agriculteurs de voir leur retraite augmenter.
Cela dit, au-delà de la retraite des agriculteurs, d’autres facteurs décourage les vocations. En effet, le travail agricole reste très exigeant. Un exploitant doit cesse pouvoir veiller sur son bétail ou ses cultures. Un mode vie isolé et contraignant, qui peine à convaincre les plus jeunes.
Aussi, la majorité (LREM) a accueilli la proposition de Julien Dive (LR) très favorablement. D’après le ministre chargé des relations avec le Parlement, Franck Riester, il s’agit de voter pour le bon sens.
« La majorité va vers celles et ceux qui présentent des textes constructifs et sur lesquels on peut s’associer. »
Évidemment, il faut rappeler que les élus LREM trouvent, dans les élus républicains, des alliés de taille. Une entente qui pourrait bien s’avérer utile au gouvernement. Notamment quand on sait que la réforme des retraites sera discutée dès le 15 décembre à l’Assemblée Nationale.