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‘Depuis quelques semaines, l’exécutif discute de la réforme des retraites avec les représentants des partis politiques et les partenaires sociaux. Les contours de ce dispositif commencent à se clarifier. Aussi, le gouvernement veut reculer l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans, au lieu de 62 ans. Il s’agit d’une réforme progressive à raison de 4 mois supplémentaires par an. Qui est concerné ? Quelles sont les exceptions ? On fait le point dans cet article.
Une réforme des retraites progressive
Au cours d’une interview, la Première ministre, Elisabeth Borne a confirmé l’instauration de l’âge de départ à la retraite à 65 ans. En clair, il s’agit d’ « un report progressif de l’âge de départ de 62 à 65 ans d’ici à 2031 », une action essentielle pour « ramener le système à l’équilibre dans les dix ans ».
En l’espèce, le gouvernement veut rallonger la durée moyenne de cotisations des travailleurs. Celui-ci veut désormais commencer à travailler sur le coût du système de retraite. En effet, le Conseil d’orientation des retraites a donné une estimation alarmante. Pour l’heure, la dépense de l’Etat en ce sens, représente les 14,5 % du PIB, soit 332 milliards d’euros par an.
Toutefois, le rythme de ce rallongement est encore à voir avec les partenaires sociaux.
« S’il y a un autre chemin proposé par les organisations syndicales et patronales qui permette d’atteindre le même résultat, on l’étudiera, » a affirmé Elisabeth Borne.
Pour gagner durant ces négociations, le gouvernement veut :
- Rendre le recours au travail partiel en fin de carrière « plus incitatif »,
- Considérer l’élargissement prochain de la fonction publique.
- Réévaluer la pension de retraite de 1 100 euros à 1 200 euros pour les retraités ayant complété toutes les cotisations de ses trimestres.
La fameuse « clause du grand-père » sera discutée à ce moment-là. Le dispositif clé pour conduire cette réforme. Son application devrait respecter les droits des retraités actuels. Elle va commencer petit à petit avec les prochains retraités. Puis son plein potentiel sera atteint dans quelques années.
À qui s’applique cette réforme ?
Les retraités actuels ne sont pas concernés par la réforme des retraites à venir. La loi a voulu qu’ils partent en retraite à 62 ans et c’est déjà chose faite.
Si le texte est bien adopté en 2023, celui-ci sera effectif pour les individus nés entre le 1er juillet 1961 et le 1er décembre 1961. Ce seront donc les premiers touchés par le recul de l’âge légal de départ en retraite.
Afin d’augmenter petit à petit ce départ en retraite, le gouvernement veut ajouter 4 mois supplémentaires tous les ans, à la durée minimale de travail, jusqu’à atteindre 65 ans. En suivant ce système, l’âge symbolique pourra atteindre les 64 ans en 2027 et 65 ans en 2031. Compte tenu de ces informations, voici à quoi pourrait ressembler le futur calendrier de départ à la retraite :
- En 2023, les retraités nés en 1961 âgés pourront partir en retraite à 62 ans et 4 mois
- En 2024, les retraités nés en 1962 pourront partir en retraite à 62 ans et 8 mois.
- En 2025, les salariés nés en 1963 pourront partir en retraite dès l’âge de 63 ans.
- En 2026, les salariés nés en 1964 pourront partir en retraite à l’âge de 63 ans et 4 mois.
- En 2027, les salariés nés en 1965 pourront partir en retraite à l’âge de 63 ans et 8 mois.
- En 2028, les salariés nés en 1966 pourront partir en retraite à l’âge de 64 ans.
- En 2029, les salariés nés en 1967 pourront partir en retraite à l’âge de 64 ans et 4 mois.
- En 2030, les salariés nés en 1968 pourront partir en retraite à l’âge de 64 ans et 8 mois.
- En 2031, les salariés nés à partir de 1969, vont partir en retraite à l’âge de 65 ans.
Les exceptions évoquées pour cette réforme des retraites
Le gouvernement veut montrer une certaine souplesse. Ainsi, Elisabeth Borne a déclaré que l’âge d’annulation de la décote ne sera pas repoussé. Celui-ci sera maintenu à 67 ans, comme le système actuel.
Cette réforme va même prendre en compte quelques exceptions. C’est notamment le cas des retraités de carrière longue et ceux qui pratiquent un métier pénible.
Une disposition spéciale pour les « carrières longues »
La cheffe du gouvernement affirme que cette réforme des retraites va considérer les travailleurs qui sont entrés plus tôt en service. Une exception leur sera accordée.
De fait, la réforme en 2023 a prévu que les travailleurs qui ont déjà une carrière longue devant eux, pourront partir « deux ou quatre ans avant l’âge légal ». Cet avantage sera « maintenu, et même assoupli pour ceux qui ont vraiment commencé à travailler très tôt ». Mais il faudra être patient avant de connaître exactement ce que l’exécutif veut dire par « très tôt ».
La réforme devrait aussi considérer les périodes de congé parental considérées dans le calcul de la durée de cotisation. Un autre détail qui nécessite encore des négociations auprès des partenaires sociaux.
Considérer la pénibilité de certains métiers
Beaucoup de métiers sont pénibles pour les travailleurs du privé, et même ceux du public. L’exécutif a mentionné qu’il allait considérer cette pénibilité, comme quoi, ces professionnels pourront partir en retraite avant l’âge légal.
Ainsi, la loi a accordé des avantages via le compte professionnel de prévention (C2P). En clair, des points bonus s’attribueront aux professionnels qui endurent un ou plusieurs points de pénibilité parmi les 6 critères suivants :
- Le travail de nuit,
- Le travail en milieu hyperbare (sous l’eau),
- Le travail en équipes alternantes,
- Le travail nécessitant des gestes répétitifs,
- Le travail avec des températures extrêmes (chaudes ou froides)
- Les métiers à fortes expositions aux bruits.
Une fois que ces points sont accordés, le salarié pourra les utiliser comme il le souhaite : partir plus tôt à la retraite, basculer en temps partiel ou se former.