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Les tenants et aboutissants de la réforme des retraites devaient être présentés dans son intégralité le 15 décembre dernier. Mais il faudra finalement attendre le 10 janvier pour découvrir tous les détails. Malgré tout, le gouvernement a déjà dévoilé les grandes lignes de la future réforme. Un sujet qui devrait être énormément discuté. Qu’est-ce que c’est exactement ? Qui va en bénéficier ? On vous explique tout dans cet article.
Quid de la pension de retraite minimum à 1 200 euros ?
Dans le projet de réforme des retraites, l’exécutif a voulu faire un geste pour les petites retraites. Durant la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron, le montant de la pension minimum était discutée à 1 100 euros. À l’époque, ce chiffre devrait augmenter le pouvoir d’achat des retraités. Mais à cause de l’inflation en forte croissance, Olivier Dussopt, ministre du Travail, a expliqué qu’il fallait à tout prix revoir ce montant.
Aussi, à l’issue de cette réforme, les pensions de retraite minimum pour une carrière complète de 980 euros seront revalorisées à 1 200 euros. En d’autres termes, le minimum contributif s’élève désormais à 85 % du SMIC, s’il est évalué à 75 %, à l’heure actuelle.
Ainsi, il faudra cotiser un nombre suffisant de trimestres. En effet, une telle pension sera seulement attribuée aux retraités qui ont validé une retraite complète. Et ce, lorsque ces derniers auront liquidé toutes leurs pensions (retraite de base et retraite complémentaire).
Qui va bénéficier de la réforme de la pension de retraite à 1 200 euros ?
Olivier Dussopt a indiqué que la revalorisation des pensions de retraite devrait concerner 25 % des retraités, dont la majorité sont des femmes. Dès que cette mesure sera mise en place, les retraités ciblés pourront acquérir un meilleur pouvoir d’achat.
Selon Elisabeth Borne, cette réforme commencera en juin 2023. Elle vise les retraités qui sont à la veille de leur départ en retraite. Celle-ci va s’appliquer « à partir de la génération née au deuxième semestre 1961 ». Or, en théorie, ces derniers devraient déjà pouvoir achever leur carrière, l’été prochain.
Mais la Première ministre affirme que la réforme va se dérouler de façon progressive.
« Il ne s’agit pas de dire que du jour au lendemain, on passe de 62 à 64 ou 65 ans. Les personnes concernées nées en 1961, travailleront quelques mois de plus avant de pouvoir atteindre l’âge légal de départ en retraite ».
Désormais, il faudra travailler plus, car comme l’appuie Elisabeth Borne, « le report progressif de l’âge de départ à la retraite de 62 à 65 ans d’ici à 2031, c’est ce qui permet de ramener le système à l’équilibre dans les dix ans ».
Une décision qui ne fait pas l’unanimité
Cette revalorisation devait concerner tous les retraités. Mais ce n’est plus le cas.
Les déclarations du gouvernement, signifient aussi que les retraités actuels n’auront pas droit à cette hausse des pensions de retraite. C’est un choc pour les seniors qui vivent difficilement la hausse vertigineuse des prix.
Est-il juste d’abandonner ces retraités à leur sort, en pleine inflation ? Après tout, la mesure va tout même coûter 2 milliards d’euros à l’Etat. Mais selon les syndicats, ce n’est pas assez.
« Dès le départ, c’était une fausse annonce (…) le gouvernement cherche avant tout à faire des économies »,
S’insurge la secrétaire général de la CGT chargée des retraites, Catherine Perret.
Elisabeth Borne est ouverte aux suggestions des partenaires sociaux. Si ces derniers pouvaient proposer « un autre chemin » pour permettre l’équilibre du système des retraites, l’exécutif l’étudierait. Mais la cheffe du gouvernement est ferme sur la baisse du montant des retraites et l’augmentation « du coût du travail par des cotisations supplémentaires ».
La Première ministre a alors rappelé que :
« Il y a un droit de manifester, mais c’est important de dire clairement aux Français que cette réforme est nécessaire pour sauver notre système de retraites. Je vois aussi qu’ils sont très attachés à la question du pouvoir d’achat. Si on ne fait pas cette réforme, c’est clairement annoncer aux retraités qu’ils auront demain un pouvoir d’achat affaibli. »