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Ce mardi 10 janvier, Elisabeth Borne a enfin exposé le projet de réforme des retraites. Elle a notamment évoqué la mesure phare qui va reporter l’âge légal de départ en retraite à 64 ans contre les 62 ans actuellement. Ce dispositif est l’enjeu majeur qui pourrait redresser le système de retraite en déficit. Durant cet entretien, la cheffe du gouvernement a énoncé les 4 Français sur 10 qui auront la possibilité de partir en retraite anticipée. Quid des personnes concernées par cette mesure ?
Réforme des retraites : 4 personnes sur 10 vont pouvoir partir plus tôt en retraite
La réforme annoncée par Elisabeth Borne ce mardi 10 janvier veut reporter l’âge légal de départ à la retraite. Le gouvernement l’a ainsi fixé à 64 ans, au lieu des 62 ans à l’heure actuelle.
Néanmoins, ce changement se fera de façon progressive. Elle sera appliquée dès le 1er septembre prochain, « à raison de trois mois par année de naissance ».
Elle commencera avec la génération 1961 qui devra désormais travailler jusqu’à 62 ans et 3 mois. Celle de 1962, quant à elle, va devoir cotiser jusqu’à 62 ans et 6 mois. Trois trimestres s’y ajouteront chaque année avant de s’arrêter à la génération 1968, à 64 ans.
En revanche, ce mardi 10 janvier 2023, la Première ministre, Elisabeth Borne a affirmé que « quatre personnes sur dix partant en retraite chaque année pourront bénéficier de départs anticipés et n’auront pas à travailler jusqu’à 64 ans ».
Une retraite anticipée pour ceux qui ont travaillé tôt
Le report de l’âge légal de départ en retraite est aussi assorti d’un allongement du nombre de trimestres validés nécessaires pour obtenir un taux plein. Le gouvernement a l’ambition de porter cette durée à 43 ans, et ce, dès 2027.
C’est un grand changement par rapport au rythme de retraite actuel et une accélération des dispositions de la loi Touraine. Celle-ci avait, en effet, prévu d’atteindre cet objectif en 2035. À moins de se retirer à l’âge de retraite sans décote à 67 ans, le retraité ne pourra pas percevoir de taux plein à moins d’avoir cotisé 43 annuités.
Mais Elisabeth Borne a insisté que « nous n’irons pas plus loin que les 43 ans de cotisation ». Personne ne devra donc travailler au-delà de cette limite. Voilà pourquoi, les individus ayant travaillé en carrières longues ou très jeunes, auront le droit de partir avant les 64 ans prévus.
- Les salariés qui ont commencé leur carrière à 14 ans, pourront aller en retraite à l’âge de 58 ans.
- Les salariés qui ont commencé leur carrière à 15 ans, pourront aller en retraite à l’âge de 59 ans.
- Les salariés qui ont commencé leur carrière à 16 ans, pourront aller en retraite à l’âge de 60 ans.
- Les salariés qui ont commencé leur carrière à 17 ans, pourront aller en retraite à l’âge de 61 ans.
- Les salariés qui ont commencé leur carrière entre 18 ans et 20 ans, pourront aller en retraite à l’âge de 62 ans.
Une retraite anticipée en cas d’incapacité, d’inaptitude et d’invalidité
Selon Elisabeth Borne, les personnes en situation d’inaptitude ou d’invalidité pourront avoir un départ à la retraite à taux plein à partir de 62 ans. Cette exception concerne environ « 100 000 personnes par an. »
L’exécutif a aussi simplifié le système de retraite pour incapacité permanente. L’individu possédant une incapacité de 10 % à la suite d’un accident du travail ou une maladie professionnelle (AT-MP) n’a pas à attendre 64 ans. Ce dernier pourra partir en retraite deux années avant l’âge légal de départ. Toutefois, il faudrait que son incapacité ait été générée par un facteur de pénibilité.
En cas de handicap, les travailleurs pourront aussi continuer à partir en retraite à partir de 55 ans. Les travailleurs exposés à l’amiante, quant à eux, pourront aller en retraite à 50 ans.
La Première ministre a tient à rectifier l’ « injustice de notre système actuel ». Pour cela, « les années passées comme aidants auprès d’un parent âgé ou d’un enfant en situation de handicap seront désormais comptabilisés ».
La réforme des retraites considère la pénibilité au travail
La Première ministre a aussi parlé de la pénibilité dans le cadre de la réforme des retraites. Elle a précisé que les fonctionnaires en catégorie active pourront « continuer à partir plus tôt ». Tel est le cas des policiers, des militaires et des sapeurs-pompiers « dont les métiers sont plus dangereux ».
La cheffe du gouvernement a aussi relevé le cas des aides-soignantes dans la fonction publique hospitalière. Celles-ci pourront aussi partir plus tôt.