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Pour rééquilibrer le régime actuel des retraites, le gouvernement a porté l’âge légal de départ en retraite à 64 ans, contre les 62 ans aujourd’hui. L’exécutif a l’ambition d’atteindre cet objectif dès 2030. Pour compenser cet effort, Elisabeth Borne a annoncé qu’une revalorisation de la pension minimale s’impose. Dès le 1er septembre 2023, les retraités ayant complété le nombre de trimestres cotisés nécessaires percevront une pension à 1200 euros. Mais même si cette mesure s’effectue dans le cadre de la réforme des retraites, les retraités d’aujourd’hui pourront aussi en bénéficier. Il faudrait juste qu’ils remplissent les conditions adéquates pour y prétendre. On fait le point sur le sujet.
Qui pourra percevoir la pension à 1200 euros ?
La pension à 1200 euros sera réservée aux retraités « avec des revenus autour du Smic » durant leur carrière. Il faut aussi qu’ils remplissent un quota précis de trimestres pour prétendre à un taux plein. En d’autres termes, pour y avoir droit, ces derniers devront avoir cotisé 42 annuités, puis de façon progressive, 43 annuités.
Ce mercredi 11 janvier, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran a confié que cela correspond à « 200.000 nouveaux retraités chaque année ». Pour y avoir droit, le retraité en question doit aussi atteindre l’âge légal de départ en retraite. Pour l’heure, celui-ci est à 62 ans, mais progressivement, il atteindra 64 ans. Évidemment, quelques exceptions existent. Le cas échéant, le retraité pourra attendre d’être âgé de 67 ans pour obtenir une pension de retraite sans décote.
Ce dispositif sera aussi étendu aux retraités actuels qui bénéficient d’ « une carrière complète au niveau du Smic ». De plus, Elisabeth Borne a précisé que « l’augmentation de la retraite minimale concernera bien la retraite annuelle ». La mesure sera alors appliquée à « 2.5 millions de Français qui verront leur pension revalorisée dès cette année ».
Une mesure pour rééquilibrer le régime des retraites
Cette revalorisation de la pension à 1200 euros pour les actuels et futurs retraités, va coûter 2,5 milliards d’euros à l’Etat. D’après Olivier Véran, le budget destiné à financer cette mesure est déjà prêt.
« Il n’y a aucun flou là-dessus, » a-t-il déclaré.
Sur France 2, Bruno Le Maire, de passage sur France 2, ce mercredi 11 janvier, a appuyé :
« J’ouvre une option possible : les fonds du régime accidents du travail et maladies professionnelles, qui est excédentaire de trois millions d’euros. Il peut y avoir d’autres options, mais je donne la garantie que l’équilibre financier des retraites sera garanti en 2030 ».
Dans un dossier qui traite de la réforme, l’exécutif a affirmé que cette pension à 1200 euros « doit être maintenue dans le temps ». Cela est nécessaire « pour que les futurs retraités aient aussi 85 % du Smic net de leur année de départ à la retraite ».
Lorsque cette réforme sera appliquée, le minimum de pension de retraite sera indexé sur le SMIC. Mais « par équité avec les autres retraités », dès que cette pension à valeur minimale a été approuvée, la pension sera indexée sur l’inflation.
Qui ne touchera pas la pension à 1200 euros ?
La pension à 1200 euros n’est attribuée qu’aux retraités ayant complété toutes leurs cotisations au terme de leur carrière. Cela dit, les cotisants qui n’ont pas rempli le nombre de trimestres validés nécessaires, ne vont pas la percevoir.
Le Parisien a évoqué la possibilité d’effectuer un rattrapage automatique sur le prorata des trimestres cotisés de ces seniors. Mais ce dispositif n’a pas encore reçu de précisions adéquates.
Olivier Véran n’a pas encore apporté les clarifications attendues sur le sujet. Il a tout de même évoqué d’autres mesures similaires « comme le minimum vieillesse. Ceux-ci permettent à des personnes comme des indépendants, ceux qui ont des carrières très hachées, incomplètes, de partir avec un niveau que le président de la République avait déjà revalorisé à 1000 euros lors du mandat précédent ».
Olivier Dussopt, ministre du Travail, a déjà dévoilé des pistes intéressantes à ce propos. Il s’agit notamment de dresser
« un écart suffisant entre le minimum vieillesse (953 euros pour une personne seule aujourd’hui). Ce n’est pas tout puisqu’il y a aussi la retraite minimale, afin de valoriser le travail ».