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Depuis son premier mandat, Emmanuel Macron souhaite réformer notre système de retraites. Pour préserver son existence à l’avenir, le gouvernement estime que les Français vont devoir travailler plus longtemps. Ces derniers jours, cette annonce n’a pas forcément ravi tous nos concitoyens. D’ailleurs, les députés de l’opposition et les syndicats n’ont pas caché leur colère. Aussi, jeudi 19 janvier, de nombreuses manifestations devraient avoir lieu dans tout le pays. En cause ? Le recul de l’âge légal de départ en retraite à 64 ans. Mais également l’allongement de la durée de cotisation, portée à 172 trimestres dès 2027.
Retraites : une affaire de génération
Suite à la réforme Touraine, adoptée en 2014, notre système de cotisation avait déjà changé. Ainsi, les personnes nées en 1973 devaient déjà justifier de 172 trimestres pour obtenir leur pension à taux plein. Mais la réforme portée par le gouvernement va accélérer ce processus, et l’étendre à certains travailleurs plus âgés.
Parmi eux, les personnes nées en 1965 et 1966 ont donc vu leurs droits évoluer. Pour mieux comprendre les changements à prévoir sur nos retraites, voici un petit récapitulatif.
- Avant la réforme, les gens nés entre le premier semestre 1961 et 1962 devaient cotiser 168 trimestres pour leurs retraites. Désormais, ils leur en faudra 169.
- Les personnes nées en 1963 devront cotiser deux trimestres de plus si cette réforme entre en vigueur (170 au lieu de 168).
- Ceux qui sont nés en 1964 auront besoin de 171 trimestres (et non plus 169).
De la même façon, les travailleurs nés entre 1965 et 1966 devront cotiser 3 trimestres de plus (172 au lieu de 169). En effet, il semble que l’accélération des changements se répercute plus sévèrement sur cette génération. Car du côté des plus jeunes, il ne faudra qu’un trimestre supplémentaires pour profiter des retraites.
La contestation s’intensifie
Finalement, l’évolution prévue par la réforme des retraites peut paraître minime. En effet, il se s’agit que de trois trimestres (neuf mois) d’écart, dans le pire des cas. Mais il faut rappeler que notre système des pensions, reste peu lisible par le grand public. Cela dit, cette révision des droits, que certains tenaient pour acquis, a bien du mal à passer.
Face à ce climat social incandescent, la Première Ministre reste toutefois très déterminée à défendre ce projet de loi.
» J’entends que lorsqu’on parle d’une réforme des retraites, c’est toujours un sujet d’inquiétude. Mais je ne renonce pas à convaincre. »
Elisabeth Borne doit cependant faire face aux critiques acerbes des parlementaires et des représentants syndicaux. Des accusations qu’elle balaie d’un revers de main.
» Je ne peux pas laisser dire que cette réforme pénaliserait les personnes modestes. C’est exactement le contraire. Les 20% de Français les plus modestes sont ceux auxquels on demande le moins de travailler plus longtemps. »
Reste à savoir comment réagira le gouvernement si la mobilisation contre la réforme des retraites prend de l’ampleur. Du côté de la CGT, Philippe Martinez estime que l’exécutif a tout fait pour provoquer la colère des Français.
» C’est absolument scandaleux. C’est elle qui aurait dû réfléchir avant de lancer cette réforme. C’est elle qui, entre guillemets, ‘met le feu’, c’est pas nous. »
Une indignation partagée par la CFDT et Force Ouvrière.