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La réforme des retraites envisagée par Emmanuel Macron depuis son premier mandat est en train de prendre forme. Le lundi 6 février prochain, le débat concernant le projet de réforme débutera à l’Assemblée Nationale. La Première ministre, Élisabeth Borne, a déjà annoncé que l’exécutif écarte l’hypothèse de l’utilisation de l’article 49-3.
Cela voudrait dire que ce débat à l’hémicycle est la dernière barrière de la réforme des retraites. À la veille du début de l’examen du texte, la cheffe du gouvernement a déclaré les concessions qu’elle est prête à faire face aux demandes de la droite. On fait le point dans cet article.
Réforme des retraites : un projet qui ne date pas d’hier
Le projet de réforme des retraites ne date pas d’aujourd’hui ni d’hier. En effet, le président de la République Emmanuel Macron a fait allusion à cette réforme depuis son premier mandat. Toutefois, à cause de la crise sanitaire, le projet était reporté. Nous sommes aujourd’hui dans le deuxième quinquennat d’Emmanuel Macron et la réforme est sur le point de prendre forme.
En effet, le 10 janvier 2023, la réforme est présentée par Elisabeth Borne lors d’une conférence de presse. Le 30 janvier dernier, le texte est arrivé à l’Assemblée. Les débats débuteront ce lundi 6 février. Cependant, à la veille du début de cet examen, la cheffe du gouvernement a fait une annonce.
Dans le but d’amener les Républicains vers la réforme, elle a déclaré les concessions qu’elle est prête à faire face aux demandes de la droite. Qu’est-ce que la droite à demander ? Qu’est-ce qui va changer dans la réforme des retraites ?
Allongement du dispositif carrière longue
L’élément phare de la réforme des retraites est le décalage de la date de départ à la retraite. La réforme prévoit un départ à 64 ans contre 62 ans actuellement. Le seul moyen de partir avant 64 ans est le dispositif carrière longue. Dans un article de Marie-France publié le 20 janvier 2023, le journaliste David Boéri a déclaré :
« La réforme le prévoit, dans le cadre du dispositif carrière longue. Les trimestres acquis lors de congé parental seront désormais pris en compte dans les calculs, pour un départ anticipé. »
C’est à propos de cela que la droite a fait une demande. La première ministre Élisabeth Borne a répondu à cette demande dans un article du Journal du Dimanche, publié le 4 février 2023 à 22 h 32. Elle a déclaré que :
« Ceux ayant commencé à travailler entre 20 et 21 ans pourront partir à 63 ans ».
Cette annonce à la dernière minute des examens de la loi a pour principal objectif d’avoir la majorité dans les Républicains. L’annonce n’est pas anodine, car cela va coûter cher à l’État. Relayé par Midi Libre publié le 5 février 2023, Élisabeth Borne a déclaré :
« C’est une mesure qui coûtera entre 600 millions et un milliard d’euros par an, et qui concernera jusqu’à 30 000 personnes par an ».
Elle a ensuite ajouté que :
« Comme nous conduisons cette réforme pour assurer l’équilibre du système à horizon 2030, nous devrons trouver des voies de financement. »
Dispositif carrière longue : comparaisons entre des deux régimes
Dans le régime actuel, c’est-à-dire avec l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans, voici les modalités de la carrière longue :
- Départ à la retraite à 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans
- Une retraite anticipée de 4 ans pour ceux qui ont entamé leur carrière avant 16 ans
La cheffe du gouvernement a déclaré que la réforme des retraites sera adaptée à ces modalités. Ainsi :
- Ceux qui ont débuté avant 20 ans pourront partir deux ans plus tôt
- Ceux qui ont commencé leur carrière avant 18 ans pourront partir à 60 ans
Des améliorations sur l’index senior
Lors de son discours, Élisabeth Borne a déclaré aussi une bonne nouvelle concernant l’index senior. Avant, ce dispositif ne concernait que les entreprises à plus de 300 salariés. Avec la réforme des retraites, les entreprises à seulement 50 salariés vont être concernées.
Voilà, au moment où l’on écrit cet article, les débats ont certainement déjà commencé à l’assemblée. Cette récente déclaration d’Élisabeth Borne va-t-elle accélérer le processus d’adoption de la réforme des retraites. De l’autre côté, les syndicats annoncent deux nouvelles journées de mobilisation. À leur attention, lors de sa déclaration, la première ministre a déclaré qu’elle comprend leurs réactions, leurs réticences et leurs inquiétudes.
« Mais notre objectif est d’assurer l’avenir de notre système de retraite par répartition », martèle-t-elle.