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Pour obtenir un revenu supplémentaire, certains seniors suisses ont dû divorcer. En effet, dans ce pays où le coût de la vie est plus élevé, les couples non mariés gagnent plus de pensions une fois à la retraite.
Retraite : des Suisses divorcent par obligation
En Suisse, certains retraités qui gagnent une pension modeste ont trouvé une feinte pour mieux vivre leurs vieux jours. En effet, quelques pensionnés du pays ont choisi de mettre fin à leur mariage sur le papier. Si l’on en croit France Info et la Radio Télévision Suisse (RTS), ce phénomène serait de plus en plus fréquent chez nos voisins helvètes.
Un retraité avoue sur la Radio Télévision Suisse que le but de ce divorce à contre-coeur est de gagner un revenu supplémentaire. Ils ont selon lui entamé la procédure alors qu’ils sont en couple depuis 50 ans. Il assure cependant que leur couple marche toujours bien, même avec les hauts et les bas, comme dans tous les couples.
« On l’a fait à contre-coeur, par obligation. Tout est en augmentation, on ne sait pas comment on va passer l’hiver. C’est un peu gênant », se justifie le retraité.
Obtenir des revenus supplémentaires pour survivre
Dans le système de retraite suisse, les couples mariés ne bénéficient que d’une rente et demie d’AVS (assurance-vieillesse et survivants). Les couples non mariés ont droit à deux pensions de retraite complètes. C’est ainsi depuis 1948 ; un système qui pénalise les couples mariés.
Lorsque les législateurs ont voté la loi, leur idée était surtout de protéger les femmes au foyer. En effet, cette loi permet à cette dernière de toucher à quelque chose une fois à la retraite. En Suisse, le coût de la vie est très élevé. C’est même l’un des pays au monde où le coût de la vie est plus élevé.
De ce fait, la différence peut atteindre jusqu’à 1 200 euros par mois. Sur un an, la différence entre un couple marié et un couple non marié peut aller jusqu’à plus de 14 000 euros. Le septuagénaire déplore le fait d’en arriver là après 50 ans de mariage. Notamment pour des raisons financières et afin d’obtenir des revenus supplémentaires pour survivre.
« Je dirais que c’est le comble. C’est malheureux et lamentable », déplore-t-il.
Auparavant, ce couple touchait une pension de 3 500 euros par mois. Leur divorce leur a cependant permis de toucher 4 300 euros à deux. Cette façon de faire est-elle légale ? Tout à fait. Seulement, le couple ne doit plus être officiellement domicilié à la même résidence. De ce fait, pour ne pas devenir un hors-la-loi, le couple doit avoir une deuxième adresse.
Un phénomène visible, mais non quantifiable
Comme déjà dit plus haut, les retraités suisses doivent cette différence de traitement à une loi datant de 1948. Parce que donner une pension et demie aux mariés à la retraite protégerait les femmes au foyer. Pour qu’elles ne touchent pas à rien.
« En 1948 vous aviez toujours une des deux personnes, souvent la femme, qui était au foyer et qui ne cotisait pas », explique Pierre Mauron, un avocat spécialisé.
Cette loi était correcte il y a soixante-dix ans, selon l’avocat. Elle est devenue aberrante aujourd’hui. Il continue en expliquant que ces dernières décennies, chaque personne dans un couple travaille et cotise. Ainsi, chaque membre du couple est susceptible d’obtenir une rente pour lui-même.
Cette législation est surtout pénalisante pour les plus modestes. Notamment ceux n’ayant pas pu se constituer une prévoyance professionnelle ou par capitalisation. C’est ce que font la plupart des Suisses. Ce phénomène est de plus en plus visible. Il demeure tout de même difficile à quantifier.
Retraite : ce qui se passera si l’un des conjoints meurt
Qu’en serait-il du conjoint survivant si l’un des deux venait à mourir ? Perdrait-il ou elle son droit à la rente de veuf ou veuve ?
« Si la rente se situe dans une certaine fourchette, il est possible qu’après le décès de l’un ou de l’autre époux, une petite perte soit engendrée », explique Pierre Mauron.
Cela dit, l’avocat fribourgeois souligne que dans la plupart des cas, il n’y a pas de conséquences du fait du veuvage. Pierre Mauron, qui est aussi un député socialiste au Grand Conseil, ajoute que les personnes en question doivent n’avoir qu’une rente AVS.
Elles ne doivent donc pas avoir une rente de caisse de pension ou LPP. Il faut aussi qu’elles n’aient pas de fortune, car une fois divorcés les conjoints ne sont plus héritiers l’un de l’autre. Ce qui peut avoir des conséquences.
Source : Yahoo